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7 août 2007 2 07 /08 /août /2007 17:14

Une critique intéressante de la pièce Le Journal d'un fou...

Je remercie sincèrement monsieur Bernard Wheeley qui m'a donné la permission d'utiliser son commentaire pour le site...

 

Se tailler une place ou une folle aventure !  
 
Le montréalais que je suis s'est rendu à Trois-Rivières pour assister, au Studio Théâtre, à la pièce «Le Journal d'un Fou» de Nicolas Gogol, jouée et mise en scène par Stéphane Bélanger. J'y ai fait une découverte intéressante.
 
D'abord le Studio Théâtre, un théâtre de poche de 30 places, sis au sous-sol d'une église, lieu intime, chaleureux et accueillant. Ensuite, la rencontre d'un comédien, Stéphane Bélanger, incarnant avec une crédibilité déstabilisante, un fonctionnaire, «tailleur de crayons», devenant fou devant nos yeux à vouloir désespérément trouver un sens à sa vie, à vouloir à tout prix comprendre « ce qui se passe dans la tête des personnes intelligentes». Un homme de 42 ans, sans avenir, gratte-papier, non plutôt taille-crayon, dont l'imaginaire est la seule source de sens, la seule planche de survie. Malheureusement, celle-ci prendra l'eau lorsqu'il se proclamera Ferdinand VIII, roi d'Espagne.
 
Bélanger est, du premier au dernier instant, habité par ce fou aux multiples «TOCS». Tout au cours du spectacle, les spectateurs ressentent le stress et la confusion de l'esprit dans le corps du comédien dont le non verbal est aussi parlant que le texte. Son discours, rempli de l'éloquence des vides du silence et des hésitations tâtonnantes d'un homme perdu, met le spectateur mal à l'aise. La scénographie surchargée fait écho à l'encombrement mental du personnage. Les 11 téléviseurs diffusant les moindres faits et gestes de ce fou, rendent le spectateur témoin et gardien de sa prison. Troublant! En clair, j'ai assisté à un très bon spectacle.
 
Stéphane Bélanger veut faire sa place au soleil à T-R. Pour l'instant la réalisation de ses rêves repose sur ses épaules, de ses complices: sa conjointe Geneviève Lafleur à la scénographie, sa mère à la billetterie. Engagé dans une folle aventure pour réussir à se tailler une place dans le théâtre trifluvien, il faudra que les amateurs de théâtre de T-R apprennent qu'ils ont un très bon comédien chez eux.
 
 
Bernard Wheeley

"J'avais pris place dans un fauteuil
Face à la scène, mon coeur battait..

Alors, je vis quelle chose étrange
La vie, la mort s'entrecroiser.
Alors, je vis quelle chose étrange
L'amour, la haine se batailler.
Et à la fin, quelle chose étrange
Moi bouleversé "

La Scène (
Claude Léveillé)

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